Fragments de Fréquences

La Radio du Siècle à l'écoute de la Brèche parle à toute heure du poème vivant inlassablement Chaque poème fait micro où se laisse respirer l'accent typique poétique de celles ceux du refus de celle qui s'espace de celui qui sans valeur s'avalanche de mots à l'attention de ce qui est et fait poème sans poésie tout ce petit peuple de pages à l'orée de tous les dermes

*

La poésie fait de nous

des dieux de craie

dont les traces de jeu

restent au sol

éternelles s’il ne pleut

pour les pas suivants

nous nous effacerons

bien avant l’œuvre

et sans doute

pas assez vite pour la paix

des méninges

(nous survivrons

dans les cours des temples

eux aussi de craie, eux aussi

écoles de guerre)

*

Se déclouer de ses définitions à force d'alimenter le ciel d'anges rapaces se dévêtir de ses tatouages d'idées sur la peau d'apparat sur le papier ne plus fixer le chaos avec les murs entendre ce qui entre les fissures mur- mure à soi - à l'écoute de la Brèche : - la Radio du Siècle : - l'inaudible carnet

*

Les lettres les signes

viennent de la carte de l’univers

Les idéogrammes ressuscitent

avec des ampoules aux phalanges

déshérités dans le courant

qui court avec les comètes,

les songes et nos télépathies

les alphabets viennent

de la matière, dans la matière

à en faire tourner de nouveaux

astres nés de tes mèches

nés de ton regard de révolte

imprégnés de cascades d’amours

fortes, jusqu’à la Source remonter

les lettres les signes – de feu survivant

*

Les idéologiques Les rationnalisés Les passeports sont les dessins d'enfant sage sur les plâtres de mon corps

*

La Poésie est l’Art

de la résurrection,

du silence, des regards,

puisée pour les opprimé.es,

par les oublié.es,

l’Art du peuple divin

la vraie sculpture

des statues de grain,

contemporain du mystère,

des ombres, des pèlerinages,

fugitive du renoncement,

toujours au seuil

d’une nouvelle mort

annoncée, certaine,

prochaine – ou irrévélée.

*

vivre en être des creux des soudaines cavités des tombeaux à repeindre au révélateur ses propres traces