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Ajustements


De quoi avons-nous peur ?

Pris entre nos airpods

qui nous sont

des poids aux oreilles

des chevilles blessées

par ces invisibles drôles

chaînes qui nous sont

des frottements, follement

à la chair sourde


nous avons eu la peur tenace

chevillée à la haine

à l’absence du ressenti

précis, donné par ta montre

qui palpite à ta place

pendant ton tour de jeu

nous avons retenu ce re

ssenti et mal ajusté au loin

la mire de nos rêves


de quoi avons-nous peur ?

sans prendre mesure de ce

qui est, qui bouge, appelle à s’

écouter observer taire, un peu

le temps d’un siècle court

le réel donnant les réponses

même dans la crainte, crée

ta vie parmi la moindre faille


Tu reconquiers ton attention à

quoi, loin du spectacle permanent,

tes venins volontaires, à quoi

si loin des scènes offertes, ventes

forcées des âmes, à quoi sinon

au marché noir de nos petits bonheurs

loin des rangs des hommes sans

épaules, sans leurs épaules casquées

de quoi aurions-nous peur ?


J’avais aussi la peur de raconter

mon histoire, livrer mon besoin

vital de narration, à nos existences

paisibles de prières et d’aurores,

extirper les idées de nos époques

éduquer, enrichir, monter la gamme

sans la limite de nos âmes, puisque

de quoi d’autre avions-nous peur ?


Sans l’amour, la centrale de

mon cœur toujours en fusion

toujours épris du dernier grain

de pluie de beauté de folie

à la mode si j’égrène le long

du chemin de mes veines

des cailloux d’univers en fleuves

qui se rejoignent là-bas, là vers

l’estuaire de tout le vivant qui bat

ne plus faire qu’attention à lui

le vivant éparpillé mais libre

sous mes mains cosmographiques

Sans former la nouvelle résistance

se forme l’utopie des réajustements

née des peurs solides, des icebergs

flottant sur nos esprits étirés

d’horizon en horizon, adorant

les lignes de fuite de nos choix

jusqu’en trancher dans le vif

au couteau de nos rêves, la chair

des attentes, des patiences, chants

des urnes, salaires des services pour

une livraison immédiate de la vie

De quoi ai-je eu finalement peur ?

Jamais du déroulé des torrents

jamais du roulis des pierres

ni des cairns, ni des menhirs

Il n’y a eu finalement que l’Industrie

du Verbe, que le Mot Dernier,

la peur primale, la violence fine,

donnée dans la peur à l’artisan

donnée dans la peur en religion

pour oublier, balancer au large de soi

le mot réajusté qui vit à fond, à fond

entre les failles, dans toute ma béatitude.

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