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Sur l'Autoroute de l'Apocalypse


à Mathis

et aux anges qui voudront bien


Sur l’Autoroute de l’Apocalypse

on tête encore la vie fumante

en la mordant, la rage aux doigts

- réseaux bouchés – yeux pavides

en déviation à l’heure des prières

le bétail roule volontairement

direction l’Abattoir sans discussion

Avec savoir, certitude et les diplômes

des parfaits liquidateurs du siècle

en cours de téléchargement

sans histoire sans mémoire sans

connaître le nom des feuilles

Les stars sont des bébés qui tètent

sans arrêt, à boire le siècle sans arrêt

ce qu’elles peuvent de vital, lèvres

ventées pour nous placer à la fin

sur le podium ouvert des défaites !


On a mis les morsures en cage,

l’amour encadré par des huissiers

On a vendangé la jeunesse

pour l’ivresse en philtre éternel

Oublié les cavales héroïques

les filatures des belles âmes

qui ont fait hold-up sur la beauté

On a cultivé l’hébétude rationnelle

la paralysie moulue au napalm

au grain des bombes et des flingues

On a fondu les masques avec tout

testicules, ovaires, les programmes

qui plaçaient le cul des dieux

sur écran tactile et abonnements

Avec ce goût précis : le crachat

des hontes, c’que gueule en fréquence

ton auto-radio rempli de suicides

auto-tunés, auto-créés, ordinatorés

pour que le chrome reluise la crasse !


C’est qu’on adore la catastrophe

le sang est dans toutes les bouches

les chenilles sont parées de nouveau

des chaînes et des bijoux des bandits

Puisqu’il faut escroquer toute la vie !

Puisque ton GPS ne capte que la forêt

en feu, la race des arbres a rendu l’âme

et ses bourreaux parlent la novlangue

des incendies et des animals d’acier !

On parle aussi des martyrs de l’épopée

d’aller laver à la main son petit soleil

de franchir ses barreaux sans les casser

Mais on ne sait que rouler, fumer, rouler

sur ce qu’il reste de bitume et de chair

sous le ciel surrougi de fusées de détresse

A chercher un Ange qui enflammait la Vie !


A attendre le temps béni des réponses

à croire les certitudes immédiates, vite

celles qui naissent dans la censure, vite

dans la presse sans lumière qui imprime

dans la synergie, toute leur compromission

avec ce bas-peuple qui recèle le pouvoir

ces gens à faux visages et discours avides

du Grand Rien Général - à la rue, c’est rien

A vendre au prix réglementaire du charnier

le dernier centime des êtres-valeur -sandwichs

emprisonnés chez eux, par eux, en eux

à signer des contrats non plus démoniaques

mais avec la Chute, la longue Chute illuminée

de ce qu’ils ont appelé leur Civilisation

que les poète nommaient, délicatement, Dignité !


C’est l’histoire du surgissement trop attendu

d’un cor qui résonnerait depuis les effondrés

dans leur chrysalide, constellée au firmament,

qui bouge comme un fœtus et demande encore

Quelles ailes sacrées nous guideront maintenant ?

Pour ce monde de salles d’attente assassinées

de corridors dégueulasses enfouis dans les corps

les impassibles vices, validés, vivement encouragés

dans la patiente procédure de l’extinction totale

présentée aux foules de cliqueurs sans réaction

Waouh on a inventé, achetez-la, la foudre molle,

Waouh on a défendu l’orage tiré en chewing-gum

avec les bulles d’une indignation variable

avec la toute-puissance méritée des plus fortes

soumissions bien signées, qui tuent, en bas de page


Toujours vers l’Apocalypse

bordé de panneaux désinformatifs qui ricanent

officiels pourtant, tolérés pourtant, incritiqués

ces panneaux cyniques mourants, qui ricanent ;

Les radios pirates que tu cherches cachent encore

les derniers poètes bientôt morts aux barricades

survivantes, en troupeau, dessalés des utopies

On a essayé, juré, de trouver un Autre Monde

des voix d’autres-villes, des êtres-d’ailleurs

On a poussé le volume au max de la gorge

des mégaphones d’existence engagée

pour rallier enfin l’âme au silence des essences

et la splendeur à la clandestinité – échec

Vois..Sur l’Autoroute le monde est borduré

par des libertés que tiennent des barbelés !


Roule encore un peu, esprit de solitude

tu n’as fait que croire dans les belles multitudes

à parler tout seul la langue magique des arbres,

le roulis des galets racontant les marées,

les cris des écoles lancées face au Temps,

Roule encore, juste encore quelques mots,

en sentant la caresse des lèvres échappées

ces baisers sans filtre sans fard sans fautes

tous les baisers donnés fraîchement, peut-être

égrenant l’âme comme un chapelet tenu

dans les mains d’enfant à naître, ivre d’espoir

Et laisse, tandis que roule une larme,

cette buée de joie qui colore les vitres !

Roule, on est presque au terminus au jardin

Loin du linceul froid des villes qui ont fondu

Loin de l’obscénité de leur sport de conflits

Loin, de toute identité donnée par l’ignorance

Roule, jusqu’au feu intime de ta résurrection !


Sur l’Autoroute vers l’Apocalypse

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