Exploréen
- Yann-Fanch Perreau
- 2 sept. 2023
- 3 min de lecture
Tu as parcouru les enfers
de produits partout produits
dans ton bloc opératoire
le vivant agonise
désodorisé d'ailes d'anges
factices mais suivies
un cortège noir contre
la confiance humaine
le culte de la haine contre
la paix des arts ou des jeux
partout à parcourir les enfers
photographiés filmés prisedesonnés
partout les mêmes flammes
allures de code-barres
écorne ton monde
marque-paginant les puissances
rencontrées, leur providence
les bénis les damnés ceux
enfantés, écorchés,
silencés,
Au sortir de ta peur
le monde apparaît tel
quel, en sa vérité
cruellement neutre,
pris entre chaque courbure
élancement d'une vague
par sa couleur via son timbre
le chant de ses liquidités
en peinture surexposée
Cap au sens !
Au liquide de ton rythme
à l'horizon d'une syllabe
propulsée par-devant
tirée par cette langue
qui avance d'élégance
se répand en lignes courbes
linge tendu de pays en pays
au-dessus des mers
au sens tourné
rythme versé
jamais tout à fait saisie
jamais entièrement
incomprise
Par elle vit
la matière poésie
si on lui donne sa place,
sa juste place, occupée
par d'autres arts d'usines,
à papiers désastrés
A l'exploréen ramassé
qui, coquillage, chante
résonne en sa coquille
imite la mer quand il est
posé par une vague sur
le sable qui sèche
qui accueille,
le grand sable
banc de naufrage banc de
sillage à l'amerrissage
de grandes bottes du souffle
dans chaque poumon
un second souffle
où les univers mitoyens s'entassent
l'inspiration lumine
en phare aux longs cils
démaquillés queues de comètes
rampes de saut l'expression
d'une virgule suspendue à la dernière
vétérinaire-et-poésie engendrée
par des dieux lointains aux crins décolorés
exploréen ! Inspiré de l'Autre de soi
de l'Autre qui est moi
aussi moi qui suis l'ailleurs le connu
la famille l'étranger l'animal le foyer
portant le bleu de travail de la joie
avec l'art de vivre poète, l'art simple
où le mot regorge d'avenirs
explorant les langues de friches
donner aux passants
les nouvelles du noroît
ce que disent les vers oubliés
l'asile aux poèmes
accueillant les prothèses d'ailes
de nos aviations littéraires
à l'itinéraire du rêve-Poésie
aux rencontres d'entités de toujours
rééduquant l'invisible
en ce qui est – à portée de toutes
de nos têtes doctes, et floues,
divertisées - nos têtes d'ailleurs
pour ne plus faire vibrer l'idée
qui allait amener en nous
les êtres de paroles, artisans
du mot des êtres berceau,
d'un seul et même verbe,
d'artisan du temps
devenu syllabe
Avoir les goûts de notre siècle
n’est ni de mon goût
ni de mes siècles !
Avec ces entités engouffrées
j'explore un hymne d’Amour
encore plus amené vers le cri,
le cri donné, le cri parfait,
leurs syllabes d’intensité
M'occuper à dessiner, d'après calque
les contours faits en poème
du relief de mon âme
sortie des poécryptes
cousue des mots mis en mouchoirs
pour en finir de pleurer
il est temps d'adresser
le bilan du bonheur
Dans l'animisme du mot
je crée sans modes sans journal
en dehors des séquences
et des rites devenues barrière
des chaos des mouvements
- Dédicace sur l'âme
de la littérature -
Nous confondons encore
les grands poètes et leurs terrasses
de bordure gloriantes et
d'eux-mêmes remplies,
avec ce qu'il reste à écrire
ce qui restera à l'esprit
du mot tournoyant sous la lampe chaude
à la tiédeur rendue à la nuit
je n'observe que les contours
de tes baisers ciselés et offerts
qui feront poème premier
et soudain l'explosion
suivie de son ravissement
au ralenti
à chercher une heure
une seule heure de poésie nouvelle
pourvue de science
le mot est donné
poétique
Res Poetica Res Extensa
la Contagion Poétique
la page publique
commencera par nous
par moi
au lavoir des mots
au berceau des multitudes
quoiqu'on en vive
on s'entraimera si fort
que la poésie sera maladie
langue de poche pour les ténèbres
avec ses recettes magiques
Res Poetica Res Extensa
pour les exploréens feat. les poèmanciens
malades de s'entraimer
à l'avers à l'envers du même rêve
hôtes de tous les réfugiés poétiques
à créer notre médecine chaque minute
d'une heure unique
une seule heure de poésie nouvelle
le poème premier qui révèle
le poème intégral
ma jumelle en vers d'orage
Marie-Anne aux diamants druides
Après elle, la dernière syllabe,
après elle, l’Éternité

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