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Poker-Poème | mai 2023

23 poèmes en mise, présentés sur un all-in




1



à la chanson

qui de bon-allant

fait la nuit fait le jour

la bonne chanson court


aux tympans d’accueil

au parvis du coeur

la bonne chanson sage

reflète chaque fois

ton joli vitrail


à ta chanson bleuie

qui court avec l’oiseau

si la nuit descend du verre

à l’oreille demeure l’écho

du pas du pas choisi


de la chanson du griot



2


Le peuple qui manque

laisse l’eau s’écouler

l’eau des choses

déretenue délacée l’eau

partie des mains

l’eau des passages

des moulures des baignades

battue avalée croquante eau

absente du peuple ce peuple

qui manque

à préférer l’organe

des fers

des plastiques de diodes érigées

en tarmac plus qu’en fleuve

l’eau reviendra

delta des mains des lèvres

d’entre les pierres

entre les lotiss’ments

et les nuages bâtis en forteresse

l’eau reviendra

durement

roucoulera le tocsin

du nouveau monde

revenu



3


Liam de Schrödinger

Est-il en liberté ?

Est-il en gardave ?


Nul ne le sait car

l’Anomalie se bat

il rebat les cartes

des polices divinatoires

des commissaires du tarot

à la lampe à huile tenace


toujours en ligne de pschitt

à disparaître


à la fois dehors et dedans

leurs cellules

leurs tableaux

leurs enquêtes

à la fois contingent et…

non, nous n’irons plus sur ce terrain

pas plus qu’aux manifestations


la question est en fugue

inconditionnelle

même en 2023


Est-il dehors

Est-il encore

dedans

puni pour vendre des fleurs

la tête envoyée dans un mur

dans un certain sens

capitalêste

ou derrière des fragilités

la tête collée au rideau rouge



4


Hep Diskrog


occuper les espaces

les friches les marges-pages

récupérer les fontaines

les sentiers les sous-bois

les rivières résistantes quelques cimes

pour écrire d’artifices

qui importent encore


quelques mauvaises herbes

iront occuper

à la patience à la lenteur

le temps pris en dos-d’âne

au milieu des maisons

en feux à crédit

en feux de meubles

à maudire

la lenteur sauvage qui fait

et défait les empires de feuilles


elle donnera les clés

dans la douleur pour récupérer

les biens communs



5


Hep Diskrog 2


Joue sur le fleuve

le courant ultramusicien

donné par les doigts

la note allant, petit animal

suivre les creux d’abysse

les hauteurs ensuite octave

en vague envergure timbre

joue sur le fleuve

irrigué par ton souffle

le cor des menhirs

des initiations tenues

au coffre d’une vie

connues seulement

d’une étoile bien diluée

dans le fleuve de la bouche



6


Hep Diskrog 3


Gilet glazik

contre la pluie

contre l’empire

contre l’ennui


Chupenn bleu

contre soi

côte à côte

contrée atlante


Fleur du pays

résonne aux rues

sonne le nuage

attend la pluie


glazikement…



7


Hep Diskrog 4


Il était facile

de ne rien faire

ne rien dire

laisser faire

laisser dire

il était facile

c’était les autres

celui-là a fauté

celle-la a trop parlé

c’était si facile

de ne rien produire

rien lire rien relire


laisser un monde

de ratures

d’énervements

l’agacement au doigt

le dégoût l’arrêt

un monde de crises

facile à stopper

ne plus rien dire

ne plus rien faire

facile d’attendre

critique facile

à donner de soi

que le pire au

monde raturé mais

ce monde prenait


à chaque barrière

à chaque bond

une foulée de futur

supplémentaire



8


l’essentiel de la bêtise

du temps perdu

des avis forcenés ou forçats

des vents contraires

de l’insulte aux foudres

aux éléments et

quand survient le malheur


cela vient de la confusion

sinistre et forte

entre logomachie

et logomancie


certains en sont mort

certains en mourront



9


Toute une existence

passée à trembler

des évènements

des récits à jongler

avec des précipices

dégringolade bruyante

des doigts gourmets

avalant chacun

des milliers de ces

hémisphères chacun

voulant être

être et mourir

que cesse de son vivant

tout tremblement


le message caché hérité

vie après vie

né dans la peur primale

élevé dans les peurs

salvatrices

qui fondent des murs

des angoisses des colères

des tendresses de façade

la peur de trembler

mère de la peur de rencontrer

tout remède au mal


s’il en existe, éradiquons-le

disent les êtres en rase campagne



10


Hep Diskrog 5


Le breton est une langue de pores

elle vit hors-les-livres

à la marge des cartes

du littoral

entre les récits et ses récifs

où pulsent des récitations gardées

par le vent


Une langue d’avant les régimes

avant la France / après les bretons

si elle trouve sa demeure

en chacun de nous


comme un poème régional

comme une peau sur mon coeur



11


Ni révolté ni sage

ni en fuite ni en cage

je m’habille anonyme


Ni en fugue ni en stase

Ni debout ni assis

je m’habille anonyme



12


Ta vie s’exprime

avec la chorale des anges


les violons fantastiques,

leurs archets de vent


Des pluies joyeuses dans

ton verre de tempêtes


puis cette douce sensation

si particulière de flotter,


plume de vie, à la surface

d’un soleil d’orchestre



13


Bien des châteaux sont construits

sur bien des mers

à attendre la prochaine

vague la prochaine vague la

vague qui finira par tout détruire

non pas effacer, mais renouveler



14


il y a la radio qui hurle

que je suis une époque en guerre

sans le dire


il y a vos réseaux et vos réveils

quand je travaille l’aube

au silence qui grésille


il y passe les critiques qu’on se donne

plaie ouverte comme un néon

ce vent violet qui se tait


que s’est-il passé dans nos mots

on a délesté des fous des gangsters

des gamins qui décident


nous laisser de marbre et de mort

nous abandonner à la poésie

sans rien dire



15


Résonne en fond de mon atelier

Ab Jakez

alors le monde est une petite boule de pétanque


il se transforme, se drape de ses beautés

et personne ne vient pour me jouer

à 5h45 de sa naissance



16


Ils sont sur insta sur snap

Elles sont sur tik tok puis Telegram

et moi je cherche


Quoi ? La paix retrouvée

des bibliothèques vides

et les regards des gens qu’on oublie



17


enfants de toutes civilisations

sans héritage

autre qu’un sale abcès

de vide composés

de coutures de sang

à l’or tamisé de larmes

ta salive alchimique de l’histoire


allez donc chercher

les idées désoeuvrées

au désemparement

livide des livres

quand chaque lecture

est d’abandon

une âme vaincue

d’inertie conquise


ignorant sa défaite

elle multiplie mille

conceptions profondes



18


nous multiplions

les holocaustes

sur la vie

nous questionnons

nos morts

dans nos bras

sans réponse nous

additionnons encore

des livres de comptes

sur des holocaustes

nouveaux

ignorés ou

assumés

pour peu que des points

sur la carte

tracent leurs ratures

dans le ciel

afin de…

de détruire

les écoles les maternités

les forêts tes bonheurs


recueillis par l’avenir commun

de l’arbre et du bébé



19


Tu boiras, à ton tour,

La tempête dans son jus

Gast !


A ton tour, voir ta page

renouvelée dans l'Iroise

Gast !


Tu sonneras avec l'oiseau

à ton tour de jeu, dira le Diaoul

Gast !


L'océan est une horloge

à ton tour de compter le sel

Gast !


Grain par grain compter ton art

Tu boiras ton saoul-poète

Gast !



20


Les civilisations de la mer

s’approprient sur la terre

- non pas celle qui fonde -

- non pas les grands peuples -

mais d’éternelles odeurs



21


Le réveil se fait encore

du côté d’Azusa Street

la cité des sirènes


maisons multicolores

plages dorées de pagodes

c’était alors l’Océan Total


Azusa, le territoire des pirogues

par millières rassemblées

trois par crevasses


A.Street, le quartier cétacé

à fréquenter les mêmes courants

que les baleiniers traducteurs


avec les dauphins à plumes,

les parures en écailles nacres

des moteurs dans chaque bras


Réveil du côté Corail du monde

au fond de la lagune la gloire

s’immisce et murènise encore


encore pour porter fièrement

le maillot les tatouages le bois

Qu’on touche encore au réveil


Azusa Street, le stade des sirènes



22


J’ai fumé au dernier tabac

du cercle polaire


avec sa drôle de feuille

grillée par moins mille


s’est pointé ce poème

sans neige sans flocon sans


tout ce qui était présent

autour des moufles géantes


le dernier tabac du cercle

pour le même poème que l’habitant



23


Tu te niches, enfin,

ma première vraie

mois-d’attente


sur le monde, ventre

tendu à mûrir,

des merveilles


Tu te niches, enfin

tu écoutes aussi

l’harmonie


à sculpter dans le sable

ton visage ta voix

atlante endormie

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