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Scriptober 2023




Jour 1 : Rêve

On a rééouvert l'Usine à Rêves devenue musée en périphérie de nos amours de nos ascensions / descentes hors-pistes en bordure de nos petites victoires traînées à la laisse de l'abandon Grandes les portes ouvertes encore ont accueilli quelques vents quelques mèches d'artistes venus tout exploser une seconde fois pour ne laisser qu'un feu d'artifices leur fête nationale de quoi trinquer sans frimer en laissant un seul dernier tag un truc hâché maudit à la Banksy à la folie « Rêve mieux »




Jour 2 : Araignée


La petite araignée tisse des rêves la nuit sur mon bras sur mes jambes sur mon front elle tricote de nouvelles idées des peaux des costumes elle se fait lampiste d'étoiles Pattes-de-ménage d'ampoules ou de planètes isolées Sur mon torse sur la joue elle coud sûrement pour l'hiver des murmures des secrets des messages codés qu'elle envoie comme un baiser dans une danse qu'elle seule connaît et amène sur la peau avec quelques morsures en frais de livraison en guise de médaille



Jour 3 : Chemin


A force de courir le terminus est apparu entre quatre piliers et une porte dont il ne reste, dernière provocation à l'Histoire des bottes et des bombes, que l'encadrure qui peinturlure les derniers rochers les pluies inconnues et l'océan qui roule sa mécanique et l'horizon qui inspire qui expire et la dernière plage livrée à l'océan par la dernière âme qui tient le grain avec une inscription, un rêve abouti peut-être, entre ombres et lumières un rêve aux nombreuses pattes qui remonte la nuit le cours de l'estuaire ce qui reste de poètes de marins de sa famille et des Magnifiques Au bout du chemin : « la vérité du monde ici repose »




Jour 4 : Esquive


Parler du poème comme une esquive invite à décliner les sons esquisse ou qui-vive plutôt que de l'échec qui nous guette prenons garde aux vides aux silences de l'évitement et de l'absence de contacts chaleureux qui n'évitent rien de la création du grand bordel inévitable



Jour 5 : Carte


Occuper à cartographier l'inconnu l'ailleurs à dessiner en mots en rimes en musique à traquer des rythmes d'enfer des débarcadères d'idées à remplir en couleurs des continents entiers de poètes, femmes, hommes parfois des enfants, avec en petites brisures leurs notes de bas de pages à dresser des frontières des barrières des pays définis leurs mouvements des littératures du sol de l'air du vent et sacraliser l'émotion avec l'espace sans jamais légender son corps pour indiquer à ceux qu'on aime les régions en feux en friche la guerre et les grands champs de coquelicots qui poussent depuis les trous d'obus les lavandes tournées à la lune et puis, comme un cadeau des astres les tournesols posés sur le chapeau d'Alice Rien d'autre à suivre qu'une rose des vents contraires, qui aspire vers un dernier rêve sans prendre la mesure de sa hauteur sans devenir alpiniste de ses douleurs ignorer qu'une carte à la bougie retrouve la candeur de tous les mondes nouveaux « et vivre ainsi toujours – ou défaillir dans la mort »



Jour 6 : Doré


Tu les vois encore manger avec des dents décorées de bijoux d'or et de sang croquant nos carapaces déchirant nos os nos ailes se bâfrant de nos colères amenées à leurs abattoirs Tu les regardes, de loin leurs dents dorées cassant toute résistance tout nerf le jus de nos muscles l'énergie de nos espoirs mêlés à leurs rires nos morts qu'on enterre au repas Tu les observes encore un peu pour ne pas oublier les contrats qu'on signe où terminent les compromis où finissent les cous dressés encore un peu fiers un peu tendus encore pour un temps un sale temps pour un festin




Jour 7 : Goutte

Elle aura l'empreinte de ses pleurs des petites gouttes vite oubliées dans nos mémoires, nos sourires sans doute à table avec un verre son premier alcool son amour premier aussi à verser à bercer les chagrins vers le temps qui file On lui montrera la vieille pierre des empreintes de pluies fossiles Elle imaginera la pluie qui tomba il y a de ça 330 millions d'années Et on goûtera, un chocolat du jus Elle pleurera pour une dernière histoire qui lui gravera ses traces A son tour, après le lait en poudre les purées les boissons les sodas Après les bobos les cassures après ce qui ruisselera de nos histoires sur son être qui nous réveille la nuit qui appelle et qui lance des gouttes de rêves innocents par cri, d'un pleur portant tout l'amour qu'elle donne sans penser à la soif du reste du monde




Jour 8 : Crapaud


Notre crapaud vivait dans le trou de la cour celui du compteur d'eau il vécut en résidence principale et clandestin pendant dix ans compagnon invisible au fond du trou gardien du domaine se disait-on On le nomma Coco on l'a balancé bien cinq fois par-dessus les arbres les haies les barrières n'ont jamais suffi il est toujours revenu au fond de son trou gardien de la maison malgré les expulsions les averses les cris d'enfants les chiens fous il est resté il revenait toujours puis un jour il n'était plus là et nous étions surpris dans la voiture du départ qui surveillera les volets ?




Jour 9 : Rebond


Le matin la mer rose fait matelas pour les oiseaux qui reviennent d'où ne sait où des horizons des étoiles ou du nid sous la charpente partagée Avec le premier café ils s'envolent travailler surveiller et les flots et les bancs et les bateaux en faisant quelques rebonds sur la houle que des petits éclats de rose cela suffit pour lever tout un monde de rêves qui croise la table du matin avec les grandes ailes qui passent et espèrent qui attendent un autre matelas et d'autres rebonds




Jour 10 : Chance


J'ai de la chance de la chance car je peux vivre debout et heureux heureux car j'ai de la chance de la chance car j'ai des rêves plein les poches J'ai de la chance le matin je me lève avec ma femme et ma fille qui rit le soleil baille encore les étoiles clignent de l'oeil à la fée qui se penche sur ma chance ma chance J'ai de la chance avec mes rêves plein les poches et les mains qui gravissent la nuit les espoirs les mots quelques volutes des dieux distraits ils ont laissé ma chance traîner avec mon rire J'ai de la chance de la chance mes rêves s'arriment au quai de mon crâne un souffle un élan de café crème j'entends de ma gorge de nouveaux chants percer l'avenir l'horizon disant il a de la chance de la chance il a des rêves plein les poches J'ai de la chance de la chance car je peux vivre debout et heureux heureux car j'ai de la chance de la chance car j'ai des rêves plein les poches




Jour 11 : Promenade


j'ai promené mon ombre contre son propre parti politique mon enfance et ses silences ses sauts de crapaud-comète à l'étape des vélocipèdes célestes entre soleil et suée j'ai erré des seringues dans chaque œil des lanières en mors de cheval-cri il a fallu marcher, marcher encore prier de soif la religion de vos déserts digérer l'essence des fleurs la voix cassée moulue dans l'orage au goûter les pieds défoulant les futurs à naître des ampoules-génies frottées au sens à concevoir toutes les mélodies d'errance comme une déesse bio à capturer sous verre sans fard de vulnérabilité commune saisir ce mouvement de l'un et de l'autre, mon ombre contre sa peau une échelle descendue depuis le bonheur au fond du gouffre comme une pierre lancée au puits oubliée baladée par la rivière fragmentée finir en farine de la terre qui conspire encore une révolution de plus à dire un bilan cardio sauvegardé sur le cloud




Jour 12 : Epicé


Tu cuisines chez nous avec du curry bleu indélébile et enfantin Tu ajoutes à ton sourire un chimichurri de rigueur après la grande marée Tu remets toujours un peu de saté les jours d'engelures ou de salaire Tu gardes pour coder tes mots ou alors tes gestes notre Curry des Amoureux Qu'on aime pas vraiment mais que tu manges comme le reste d'une grimace et d'un pouce levé




Jour 13 : Hausse


Il y a cette nécessité d'écrire sur les hauteurs poétiques disons humaines disons aussi traduisons les bassesses les soubassements les rouages les poulies l'ascenseur qui va en quelques mots s'adresser à tiens Christine Lagarde reparle de l'inflation tout va s'arranger oui il faut que les entreprises oui qu'elles jouent le jeu des salaires à rêver des marges à rêver donc il y a cette nécessité d'écrire sur l'essentiel et l'indicible je cite des jeunes écrivain.e.s bien sûr le thème du prochain concours est fou moustique, parasite, j'entends d'ici les poèmes m'empêcher de dormir la nuit compter les heures c'est ma fille qui sera contente, entre 3 et 5h12 du matin 2% d'inflation incroyable en pleine permacrise de quoi de qui les taux remontent au plus haut depuis 99 il faudra réfléchir au comment au pour quoi pour qui en attendant les hauteurs poétiques devraient espérer, comme l'inflation qui « persiste mais décroît » je cite la dame, l'arrivée de l'IA pour mieux comprendre ce qui nous échappe, c'est si difficile diable comment sommes-nous-en-arrivé.es-là ? Que la macroéconomie guide le poème.




Jour 14 : Château


Viens on s'enferme on se déco viens on pose des murs épais contre l'orage des murs couvertures des parquets de livres avec tous les coussins on sort les matelas pose la lampe au sol au plus bas au murmure éteins tout et tremble en écoutant l'orage sans écran sans un cri oublie jette l'actu on s'échappe on fugue dans un château fort de draps de tendres draps à la douceur qui suspend les gros titres tout ce sang partout les débris les pfff les discours de folie viens on s'évade un peu on prend le large une heure allongés dans le profond silence des stupeurs On s'enferme encore juste une heure ou deux de plus une ou deux nuits à moins dormir à moins rêver d'un peu de paix d'un peu de joie perdue et la tendresse, qui encore en parlera sans maudire sans hurler sans mentir Allez viens on s'endort on se réveillera bien tôt pour s'émerveiller un peu d'une étoile ou d'un sourire de choses simples naïves un peu jolies à protéger ne pas oublier de tout ranger demain pour aller en forêt




Jour 15 : Poignard


Sur l'île de Malfaisance à côté des BMC et des taudis on relevait les casiers de Kanaka avec trois mille rhums arrangés de saisons dans les caves de l'océan ça grouillait d'or des pépites et des dents dans ses bourses à Malfaisance la ruelle pouvait délirer rapide- -ment sur un geste sur le degré trop élevé le mot arhumatisé de trop sur Kanaka on disait qu'il n'avait pas dormi depuis huit ans qu'il cousait des peaux d'assassins à la sienne qu'il possédait quelque chose comme un sous-marin seulement je l'ai vu s'endormir sobrement nu les yeux ouverts caressant sa collection de couteaux préférés il rêvait d'une grande ville d'un bureau d'un ordi un métro quotidien avec une femme, peut-être même deux des enfants et des crédits il s'agitait parfois les globes entièrement blancs et coupait dans le vide de son lit ses propres rêves aux couteaux je le surveillais et je chantais sur le son de ses colliers d'os dorés en attendant l'aube et ses casiers au retour de Kanaka




Jour 16 : Ange&Démon 1


Aile droite Aile gauche entre des plumes et des griffes du feu et un morceau de ciel qui cognent contre les gens dans la rue dans la mort et rien ne se passe l'aile droite est une caresse la gauche une bénédiction qui dira les torts du démon qui dira les prières de l'ange avançant ainsi dans la rue dans la mort ces ailes qui furent arrachées, de force dans une tranchée de comète, brûlées dans des bûchers de dieux, ces ailes concassées par des pas des crocs des meutes avides ces ailes qui se sont posées, souvent, sur l'épaule avant la bataille au bout d'un cœur qui a su se donner refermant une bouche qui attendait un sentiment réciproque une déclaration de paix un confessional étendu dans le ciel un baiser entre le bien et le mal une accolade après la dispute Aile droite Aile gauche venues des temps avant le premier air accompagnant la transhumance des planètes des bisons des voiliers et ton amour laissé aux vents qui te portent et t'acclament aux grands vents contraires qui caressent tes ailes




Jour 17 : Ange&Démon 2


Quel costume porter aujourd'hui ? Avec des petites fées ton diablotin en récréation sur l'épaule ce petit ange lové sur mon crâne la nuit, pour gardienner mes rêves mon petit ange de bagarres qui a tant et tant à faire et qui m'irradie Quel feu brûleras-tu pour nous ? Petite fée qui ronfle sur ma poitrine qui poudroie des cris dorés les yeux remplis d'attentes d'amour et de nuits imparfaites mais passées avec nous à tutoyer les étoiles tes ancêtres Quelle main tenir en traversant la vie ? A-t-on seulement eu le choix que de mourir où nous irons mourir de tenir la tempête en riant de danser avec ta peau qui pulse ces petites chansons qu'on aime qui resteront en nous jusqu'à te laisser devenir notre héritage Quel cœur te suivra encore demain ? Mon petit cœur faible mon démon mes poésies d'ivresses et mon salut ou bien ce sera la grande messe à se perdre dans les jupes de Dieu qui se fout bien de nos allures de pèlerin céleste d'amoureux revenus des belles cosmographies Et pour quel cintre Et pendant quelle minute s'adorer de nouveau ?





Jour 18 : Selle


A cheval sur les légendes j'ai refait Gaugamélès Carthage et Verdun en gardant le souvenir des yeux des mots derrière tout ce silence de bataille chargé sur ma selle je me crois estafette et poète et cuisinier témoin des chairs fumées l'humain le poème et toi qui m'envoie ta chair lettre après lettre, ta mèche découpée pendant la perm' découpée aussi pendant les tortures les interrogatoires le sang qui gicle sur le chemin des journaux et des gloires toujours plus épaisses que toi qui m'envoie encore un tissu imprégné de tout ce que tu es pendant que sur ma selle on m' envoie jouer au pilote au taxi pour un général qui y tient à sa grande et belle légende où toi tu n'existeras jamais où j'apparaîtrais en bout de ligne comme des blancs entre les mots envoie encore un peu de toi la selle est de nouveau chargée de nouveau vers l'horizon bombardé à la recherche de sa triste gloire




Jour 19 : Dodu


A l'ouest du néant Mami-Ga gave les crustacés comme elle nous appelle avec des marmites géantes de poèmes en effilochés par petits bouts de gras des vers dodus allant dandiner de bouche en bouche quand nos verres trinquent non loin du tablier de Mami-Ga des poèmes séchés attendent leur tour avec filets, grappes, tranches, en sauce, double cuisson toute l'agriculture locale sous la langue se presse sous le couteau de Mami elle éteint sa loupiote va se coucher après la dernière salaison un poème d'un ivre mort en pourboire ou sans rien dire pour la remercier de nourrir les affamés les passions ensablées à l'ouest du vide




Jour 20 : Givre


d'un vernis tu déposes un givre sur ta peinture pour rappeler aux couleurs de rester comme modèles dans le salon frigorifiant elles ont posé si longtemps qu'elles se rhabillent de flocons dans ton salon de givre qui se fait nid qui se fait pente qui avale les avalanches de formes données au pinceau ton vernis a perlé sur ton visage




Jour 21 : Chaînes


Il avait créé un zapping poétique pour que la télé déclame plus qu'elle ne réclame que les gens entendent mieux écoutent et se mettent ensemble à chanter c'est passé à une heure de grande écoute après des négociations à la française pour la culture à la française pour notre littérature à la... et personne n'est venu sans doute lisaient-ils relisaient-elles toutes et tous les plus grands poèmes personne n'a jamais su pourquoi personne n'est jamais venu mais c'était fortement poétiquement fait




Jour 22 : Rugueux


Autant de poèmes rugueux affrontent les violences de passage Qu'il en reste des morceaux acérés – des poignards provoquant Tout un ciel en dehors et au-dedans qui les accuse d'être les responsables De ces poèmes durs au toucher qui effraient même les pires juges





Jour 23 : Céleste


yeux fermés à cœur ouvert depuis chaque bout des mondes recroisés yeux fermés à l'heure des lignes de trains en cumulus des lignes d'avions vers le sol yeux fermés au ciel balayant par le vent d'une aile les paupières d'enfant yeux fermés de pluie plongés dans l'écume et l'embrun un baptême recommencé yeux fermés de nuit à connaître le nom des grains de sa peau psalmodiée yeux fermés de route au balancement des heures tu te frottes au sommeil yeux fermés d'avant des goûts de sucre et de menthe charpentant la cabane des dieux




Jour 24 : Superficiel


Il dit qu'il n'a jamais volé il a juré sur son livre de chevet sur la tête de ses mômes sa femme aussi Il tremblait la main levée à donner le bon dieu en promotion avec le ticket de caisse du purgatoire Il est prêt à brûler toutes les neiges les lunes de miel et les jouets en bois pour s'en sortir pour s'en féliciter Il rêve des gros titres qui vont l'acquitter des questions finement choisies orientées des questions billettées mais enfin il est innocent, il est innocent, tout le monde le sait tout chez lui est innocent il est innocent et puis nous derrière derrière les discours on lui taille un pistolet dans le bois pour son prochain cauchemar




Jour 25 : Dangereux


j'ai acheté une supernova en soldes cette garce m'a détruit l'appartement tous les meubles et sur les murs elle a postillonné des galaxies mortes j'ai acheté quatre soleils en réduction mis en pot ils ont ouvert un club de poker clandestin et ça a frappé quatre coups de revolver du destin j'ai acheté la dernière lune du Roi un peu borgne et border elle insulte tous les passants elle crache du feu sur chaque rêve qui passe en jupe j'ai acheté aux enchères la planète des grands vides et des p'tits riens Elle ne fait que parler toute seule posée sur un banc entourée d'oiseaux j'ai acheté deux étoiles amoureuses pour apprendre de leur grandt'amour elles ont fini par s'engueuler un jour et l'une s'est cassée dans un trou noir j'ai acheté une comète hors-circuit très loin de toutes les circulations avec des béquilles elle bégayait qu'elle se vengerait à minuit pile




Jour 26 : Enlever


116 mille enfants disparus 43 000 en 2022 51 000 en 2019 des fugueurs des fugueuses mais pas que... 38% des mineur.es ont moins de 15 ans En France un enfant disparaît toutes les dix minutes les chiffres sont en hausse dans le même temps des policiers européens font des "découvertes étonnantes" dans le malaise général




Jour 27 : Animal


les pluies vivent en meute hurlent en louves croquent leurs petites activités de surface dans le repas du clan les pluies viennent silencieuses et fortes à bruissement d'alerte sous les drapeaux après les discours après le passage d'une proie sous le rayon les pluies arrivent d'un même banc de nage gueules ouvertes à l'appétit féroce avec les yeux de faim ceux qui réclament prêts à tout ces pluies déversent à l'envers depuis le fond de l'âtre vers le bout des autres toujours à l'averse commencée en creux emmenée au plus loin possible de ses grands cyclones inconnus méprisés mal cachés mal aimés aux yeux prêts à tout




Jour 28 : Briller

Il a confondu ce qui brille avec les bijoux de l'écriture qu'elle donne dans la patience hold-up après hold-up etc tant et tant que les plus pressés finissent bien riches et sans leurs mains




Jour 29 : Immense

j'ai croisé sur le nirvana sur la queue du dragon des petits bouddhas de feu et de poussières d'âmes des géants d'énergie à petite toute petite voix d'enfant les poings comme un temple la tête ouverte sur la carte du monde de la nuit des temps sur cette route pavée d'astres et de poubelles d'états morts rien de plus intense que la main tendue à tout parler tout entendre et comprendre à tout moment immense présent avec des hauteurs d'ami des légèretés codées de rire le savoir passant en fleuve la science une grammaire toujours sur la route lumière bornée vers le nirvana ou ce qu'il restera dans la mort ce qu'ils faisaient jour et nuit était de poser la question une seule à la fois pour tout embrasser et j'étais là vers eux front contre front à manger tous le même fruit de langue à donner la poésie les poèmes la France le grand siècle Rimbaud avec le raffinement de nos gwerz l'imperfection des poètes l'absence des femmes le jeu des survivants ils connaissaient de nom, sur cette route du dragon pris par la queue, Victor Segalen le brestois et moi d'apprendre que même là- -bas dans l'espace et le temps pris à l'envers dans le flux immense dans l'errance avec les géants pélerins du nirvana Brest est une destination de choix pour qui n'y a jamais vécu




Jour 30 : Rush


un poème par jour en attendant joyeusement la mort disait-il non pas sur son lit dernier mais sur un tarmac de naissance prêt à décoller un poème par jour en attendant joyeusement la mort répétait-il sur sa feuille à dessiner ses rides ses yeux sous plis encore assis encore pour quelques jours pressés un poème par jour en attendant joyeusement elle vient de toquer à la porte et déjà repartie sans prendre les poèmes laissant aussi la joie




Jour 31 : Feu - suite du 30 le feu le feu sacré tient en si peu de choses des salles vides et des murs blancs et des draps qu'on nettoie des feux et des discours - la terre tout se soulève à la main des corps uniquement corps inanim'abandonnés à bout de ce qui reste - portés où la joie demeure le feu le feu sacré tient dans ses valises des photos les visages – un mariage des regards ce qui reste et ce qui n'est plus tenant dans des lettres encore vivantes 'core lancées en cet air particulier qui tient la suspension - en l'émotion des feux qui ont brûlé la terre donnée à la main un poème par jour en attendant joyeusement la mort enlacée - de feu sacré empoignée par le col à faire visiter dans les mots la petite musique du monde composée avec celle inconnue - souvent - solitaire la petite musique de soi qu'on découvre petit à petit joyeusement en attendant en attendant

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